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tant_pis 113 Iqaluit |
Abus Citer Posté le dimanche 25 mai 2025 à 11:39 |
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Au cœur de l’hotel de ville de Montréal, il existe un comité toponymique, bien reel celui-là. Formé de fonctionnaires, d'historiens, d'élus municipaux et parfois même de citoyens invités, ce comité a une mission noble: refléter l'identité, la mémoire et la diversité de la ville dans la nomenclature des rues. Mais dans les faits, c’est souvent tres politique. Quand une rue est rebaptisée, ce n’est pas toujours pour honorer un héros oublié ou corriger une injustice historique. Parfois... C’est une pression politique, pour satisfaire un groupe influent ou rendre hommage à une figure liée à un parti en place. C’est pour "moderniser", en effacant les traces d’un passé jugé dépassé, ou parce qu’un élu trouve que "rue du Couvent" sonne trop 1950. C’est bureaucratique, pour harmoniser les noms avec les nouveaux arrondissements, éviter les doublons, ou faciliter la navigation des services d’urgence. Souvent, tout cela se fait sans réelle consultation publique, ou dans un flou administratif volontaire. Les résidents, eux, reçoivent une lettre et doivent ensuite changer leur adresse sur 17 documents gouvernementaux. Un jour, un citoyen a demandé: « Pourquoi ma rue s’appelle maintenant Allée de la Résilience ? Il y avait un dépanneur et une clôture trouée, pas un roman. Le fonctionnaire a souri, puis a répondu: C’est la volonté du comité. Et le citoyen est reparti… en marchant sur une rue qu’il ne reconnaissait plus, dans un quartier qui se souvenait de moins en moins de lui. |
tant_pis 113 Iqaluit |
Abus Citer Posté le dimanche 25 mai 2025 à 11:43 |
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Lettre ouverte au Comité de toponymie de la Ville de Montréal Objet : À force de renommer nos rues, vous effacez nos repères. Madame, Monsieur, Je vous écris aujourd’hui non pas par nostalgie, mais par épuisement civique. Depuis trois ans, ma rue a changé de nom deux fois. D’abord pour honorer un poete que personne dans le quartier ne connait, ensuite pour souligner une cause tout à fait noble, mais dont aucun résident n’a été consulté. À chaque changement, il a fallu que je : mette à jour mon permis, ma carte d’assurance maladie, mes factures, explique à mes parents âgés que 'non, ce n’est pas un déménagement, juste une “actualisation historique', et perdre des colis Amazon livrés… Je comprends le besoin d’évolution. Je comprends aussi l’importance d’honorer les oubliés. Mais à force de changer les noms, vous détruisez ce qu’ils représentaient déjà. Une rue, ce n’est pas qu’un mot sur une plaque : c’est une ligne de souvenirs, de reperes, d’habitudes. Ce sont des enfants qui apprennent leur adresse, des ainés qui la répetent à l’ambulancier, des commerçants qui la collent sur leur vitrine depuis 25 ans. Votre mandat ne devrait pas être d’innover à tout prix, mais de tisser du sens. Aujourd’hui, j’habite sur la rue de la Contemplation Partagée. Demain, peut-être l’Esplanade de la Bienveillance Intersectionnelle. Mais moi, j’aimais bien rue Durocher. Et j’aurais aimé qu’on me demande mon avis avant de la faire disparaître. Sincèrement vôtre, xxx yyy Résident désorienté, électeur pourtant encore capable de lire une pancarte. |
tant_pis 113 Iqaluit |
Abus Citer Posté le dimanche 25 mai 2025 à 11:45 |
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Réponse de xxx yyy (envoyée en recommandé avec accusé de réception et soupir contenu) À l’attention de Julie Desjardins, Comité de toponymie Madame, Merci pour votre lettre, dont la syntaxe est aussi souple qu’une réunion du Conseil de sécurité un mardi pluvieux. Je note que la 'consultation fermée' ne comprenait aucun résident, aucun facteur, ni aucun livreur Uber Eats ayant déjà raté notre porte. Félicitations pour cette définition novatrice du mot 'consultation'. Quant à vos 'valeurs collectives', elles semblent avoir été extraites d’un manuel de méditation urbaine à 9,95$. Vous dites que la Rue de la Contemplation Partagée est une 'invitation à redéfinir mon ancrage territorial': j’avais simplement besoin d’une adresse pour mon REER et ma boîte à malle. Je vous rassure, je suis bien ancré. Dans le sol, dans mes souvenirs, dans ce dépanneur qui s’appelle encore Chez Pat. Le reste, je le laisse à vos diplômés en phénoménologie et à votre responsable du Jardin botanique (que je salue, s’il lit). Veuillez agréer, madame, l’expression de mon agacement partagé. xxx yyy Résident, e ![]() |