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gyzmo
48 Delson
Abus Citer Posté le jeudi 17 mai 2012 à 22:46
Bonjour a tous! :)


J'espère que vous apprécierez autant que la cruauté du destin.





LUI


Un long voyage, une longue absence et toutes ces questions sans réponse…


Qu’avait-on perçu de lui ? Que s’était-il passé avec lui ? Qu’avait-il fait pour mériter ce traitement ? Il ne le sut jamais, et c’est de cette absence de consensus qu’il devint fou. La folie émergeait du chaos d’un monde sans définition. La folie provenait du rejet et de l’indifférence de son entourage qui échappent soudain, du mensonge du monde sur l’indestructibilité de ses fondements.

Le monde s’effondrait dans son esprit. Chaque fois l’effondrement prenait place sous forme d’une brûlure qui se répandait en prenant appui à l’intérieur de lui, non loin du cœur, et qui l’empoignait entièrement, par l’intérieur. Il se demandait, dû à ses problèmes de santé, si s’était son coeur qui finalement était parvenu a ses derniers battements ou tout simplement les symptômes de l’angoisse se manifestant à nouveau. Il devait reconstruire sa vie en apaisant cette brûlure, donc en interregant tour a tour ses amis pour y trouver un consensus qui était primordiale à sa réahabilitation et à sa réinsertion sociale. Les questions sans réponse étant au coeur de ses brûlure, son archanement à obtenir des réponses deviendra obsessionnel et bientôt paranoia.

Il pouvait superposer ces questions sans réponse les unes sur les autres, laissant s’accumuler sur lui comme autant de couches de honte. La perspective, les visions divergentes de son entourage, mais compatibles, la sensation d’enveloppement par les jugements dispersés des autres, le rendait coupable au-delà de tout, parfois étant un monstre, un imbécile, un manipulateur, et parfois étant disjoint.

Comme la plupart de ses proches, il ne savait plus quoi se dire. Tous ses amis savaient, lui y comprit, que l’impact des mots sur lui était imprévisible. Trop en dire pouvait tourner en cercle vicieux, celui du rattrapage des mots en trop auxquels on devait ajouter d’autres mots. Il fallait y réfléchir. Il fallait choisir les bons mots mais au bout du compte les mots, même bons, n’étaient jamais, pour lui, les bons mots. On ne pouvait rien lui dire sans qu’il ne retourne, à un moment ou un autre, ces mots contre lui. Il se soumettait toujours au pire en concluant, après qu’on lui eût dit, et même juré, qu’il n’était pas le pire. Ceci était sa réalité mais au plus profond de lui il persisterait à croire au consensus, et que les bons mots existaient.

Son insatiabilité quant à la perception du monde faisait de lui un homme intolérable de doutes, et densément malheureux. C’est ce qu’il appelait sa perversion des yeux et voilà ce qui, pour lui, causera sa perte. Malgré ses nombreuses tentatives d’en acquérir, les réponses ne lui parviendront jamais de même que le consensus. Il s’attribuera tout le blâme, mise à part avoir chercher les bons mots.

Toutefois il y a eu ces mots, peut-être un peu irréfléchis pensait-il, mais ces mots lui sont parvenus occasionnellement; ils étaient : Lui, ne l'écoute plus car c'est sa faute a lui, sans lui tu ne serais pas toi mais un autre que lui.

On dira qu’il n’avait jamais rien compris de ces mots car pour lui, il était lui et il ne voulait pas être un autre que lui. Mais au fond de lui, nul doute que la seule personne ayant réellement et profondemment comprit ces mots était lui...



Et vous? Que pensez vous de lui?

Modifié le jeudi 17 mai 2012 à 22:49

mysterious_ways
57 Prévost
Abus Citer Posté le jeudi 17 mai 2012 à 23:34
Lui: cherchant sa lumière qui luit dans sa nuit...

Elle: lui rappelant une superbe citation de Chaplin,
''Du chaos naissent les étoiles.'' ;-)

M_W
aryanne
33 Québec
Abus Citer Posté le vendredi 18 mai 2012 à 02:59

Les mots ne sont rien sans le Verbe.

Ses réponses sont en Lui.
dovie
66 Montréal-Est
Abus Citer Posté le dimanche 20 mai 2012 à 01:21
Les réponses ne sont pas nécé;ccairement en lui... nous sommes vraiment dépendants de l'opinion que les autres ont de nous. Il lui faut juste les intégrer à son mode d'être.

Ce n'est pas mon genre de lecture Gizmo... Sans offense...

C'est en fait, selon moi, l'analyse (très bien faite) d'une crise d'angoisse existentielle à son paroxysme... une angoisse qui ne trouve pas de solution et qui en cherche à l'extérieur. C'est une bonne chose en soi, quand on a pas de réponse, on en cherche. Et quand on questionne nos proches, ceux qu'on aime, c'est qu'on est près du but... Parce que ceux qui nous aiment ne nous épargnent pas toujours. Ils adoucissent ce qu'ils pensent de nous mais si on est vraiment vigilent, on sait lire entre les lignes.

Ce que je pense de lui? Il est troublé... il a besoin de support extérieur et de savoir ce que les autres pensent de lui. C'est peut-être ça qui va le sauver...

Modifié le dimanche 20 mai 2012 à 01:23

gyzmo
48 Delson
Abus Citer Posté le samedi 26 mai 2012 à 16:42
Merci a tous ceux qui ont prit le temps de lire ce petit texte. Sombre je sais mais le je me reprendrai sur le prochain. ;)

J'apprécie chacune de vos interventions.

Gerry xx
gyzmo
48 Delson
Abus Citer Posté le samedi 26 mai 2012 à 17:13
Citation de "dovie"Les réponses ne sont pas nécé;ccairement en lui... nous sommes vraiment dépendants de l'opinion que les autres ont de nous. Il lui faut juste les intégrer à son mode d'être.

Ce n'est pas mon genre de lecture Gizmo... Sans offense...

C'est en fait, selon moi, l'analyse (très bien faite) d'une crise d'angoisse existentielle à son paroxysme... une angoisse qui ne trouve pas de solution et qui en cherche à l'extérieur. C'est une bonne chose en soi, quand on a pas de réponse, on en cherche. Et quand on questionne nos proches, ceux qu'on aime, c'est qu'on est près du but... Parce que ceux qui nous aiment ne nous épargnent pas toujours. Ils adoucissent ce qu'ils pensent de nous mais si on est vraiment vigilent, on sait lire entre les lignes.

Ce que je pense de lui? Il est troublé... il a besoin de support extérieur et de savoir ce que les autres pensent de lui. C'est peut-être ça qui va le sauver...


Tu sais comment décortiquer un texte Dovie, il n'y a pas a dire. L'expérience du travail... Sans doute.

Encore merci pour cette trop ressentis intervention. ;)

Gerry xx