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frisounet
58 Québec
Abus Citer Posté le dimanche 5 septembre 2021 à 15:53
Attention à cette vidéo sur les thromboses liées à la vaccination anti-Covid

AFP France Publié le mardi 31 août 2021 à 11:46Mis à jour le mardi 31 août 2021 à 12:32

"La majorité des gens" développerait des caillots sanguins après la vaccination contre le Covid, selon deux médecins apparaissant dans une compilation de vidé;os très partagée sur Facebook. Ils affirment avoir relevé des "taux de D-dimères", marqueurs possibles de thromboses, chez "plus de 60%" de leurs patients. Cependant, les expériences sur lesquelles ils fondent leurs raisonnements ne respectent aucune méthodologie scientifique, ont indiqué trois experts à l'AFP. Par ailleurs, selon le Groupe Français d'études sur l'Hémostase et la Thrombose (GFHT), "l'augmentation des D-dimères n’est pas spécifique des thromboses".

"On veut vous vacciner ? Montrez cette vidéo à celui qui vous demande cela", énonce la description d'une vidéo de neuf minutes partagée sur la plateforme de vidé;os Odysee le 23 août où elle a été vue plus de 38.000 fois, dans laquelle figure est un montage incluant les interventions de deux médecins avançant que la vaccination anti-Covid engendre des caillots sanguins chez plus de la majorité des personnes ayant reçu une injection.

Cette vidéo a été reprise dans une publication partagée près de 3.600 fois sur Facebook entre le 24 et le 31 août, depuis supprimée, et apparait toujours, relayée quelques centaines de fois, sur ce réseau social (par exemple ici: (https://archive.is/i3KPV/image ).

Les affirmations qui y apparaissent, relayées à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux dans plusieurs pays, ont déjà fait l'objet de plusieurs articles de vérifications de l'AFP ces dernières semaines (ici (https://factuel.afp.com/http%253A%252F%252Fdoc.afp.com%252F9LQ6BP-1 ), ici (https://factuel.afp.com/http%253A%252F%252Fdoc.afp.com%252F9H923R-1 ).

Dans le premier extrait vidéo, Charles Hoffe, un médecin canadien, s'adresse à cinq autres intervenants qui participent à une visioconférence, et relate les résultats d'une expérience visant à détecter les caillots sanguins qu'il affirme avoir menée chez ses patients.

"Comment diable pouvons-nous savoir si la personne a coagulé ? Le seul moyen est de faire une analyse de sang appelée le D-dimère (...) un test sanguin qui montrera un caillot récent" après une vaccination anti-Covid, commence-t-il. Il explique avoir demandé à ses patients de réaliser ces tests, et avoir découvert "62%" de D-dimères parmi le total des tests réalisés.

"Les soi-disant experts ne cessent de nous dire que les caillots sont rares. Les gros caillots sont rares, mais les petits se produisent clairement chez la majorité des gens, 62%", poursuit-il.

"Les effets secondaires fréquents de la vaccination qui sont des maux de tête, nausées, vertiges, fatigue, pourraient tous être des signes de thrombose cérébrale au niveau capillaire" causés par "des milliers et des milliers de minuscules petits caillots dans votre cerveau qui ne se verront pas au scanner", précise-t-il encore.

Dans le deuxième extrait, c'est Sucharit Bhakdi, un microbiologiste retraité anciennement affilié à l'université Johannes Gutemberg en Allemagne, qui s'exprime lors d'une sorte de conférence, faisant face à d'autres interlocuteurs.

"Il existe une analyse toute simple qui doit être faite (...) : les D-dimères, vous devez exiger cet examen", commence-t-il.

Il explique ensuite qu'un de ses "collègues d'Allemagne" lui a relaté avoir réalisé une expérience similaire à celle détaillée par le docteur Hoffe, analysant les taux de D-dimères chez des personnes vaccinées "avec le vaccin AstraZeneca et ceux à ARNm".

Sucharit Bakhdi explique ensuite que "plus de 60%" de D-dimères ont été enregistrées selon cette expérience chez les patients vaccinés, qu'ils présentent ou non des effets secondaires après la vaccination.

"Toute substance (comme le vaccin, ndlr) qui déclenche la coagulation du sang ne doit pas être administrée", conclut-il, ajoutant : "si quelqu'un dit 'je veux vraiment être vacciné parce que j'ai peur de ce virus et on m'a expliqué la possibilité que mon sang coagule dans mes veines, mais je veux quand même me faire vacciner, alors c'est acceptable".

Sucharit Bhakdi explique aussi avoir proposé qu'un "consortium international", composé de "50 médecins" puisse réaliser les mêmes expériences concernant l'analyse des D-dimères.

Enfin, dans la dernière partie de la vidéo, le Dr. Hoffe apparaît à nouveau, cette fois s'adressant à une présentatrice, pour détailler une nouvelle fois son expérience, en appelant à refuser la vaccination, affirmant qu'avec "chaque injection successive, les dommages s'ajouteront encore et encore".

Un taux de D-dimères peut être élevé pour plusieurs raisons

Pourtant, des spécialistes ont unanimement expliqué à l'AFP que des expériences telles que celles relatées par le docteur Hoffe et Sucharit Bhakdi n'ont aucune valeur scientifique. Pour soutenir que les cas de caillots sanguins, aussi appelés thromboses, ne sont pas rares chez les vaccinés, le Dr. Hoffe s'appuie sur des analyses du taux de D-dimères de ses patients prélevés "dans la semaine après leur injection vaccinale". L'ami de Sucharit Bhakdi les aurait lui analysées "la semaine avant et après" leur vaccination.

"Les D-dimères sont des produits de la dégradation de la fibrine des caillots, avait expliqué le 15 juillet à l'AFP Marie-Antoinette Sevestre-Pietri, présidente de la Société Française de Médecine Vasculaire. Donc quand on a un caillot de sang, on peut avoir des D-dimères circulant à un taux significatif qui peuvent être mesurés". Pour cette raison, un dosage de D-dimères, qui s'effectue par un prélèvement sanguin, peut être prescrit par un spécialiste lorsqu'il suspecte la présence d'un caillot sanguin.

Seulement, "ce n'est pas parce que l'on a un taux de D-dimères élevé que l'on a une thrombose", nuançait le 20 juillet auprès de l'AFP le Dr Nicolas Gendron, médecin au service d'hématologie de l'hôpital Georges-Pompidou. "Si le taux de D-dimère est en-dessous d'un seuil significatif, ça veut dire qu'il n'y a pas de trace d'activation de la coagulation chez la personne, et on peut exclure la thrombose d'un diagnostic. Mais si le taux de D-dimères est élevé, cela ne veut pas dire qu'il y a une thrombose, cela veut dire que la suspicion n'est pas levée et qu'il faudra faire des examens complémentaires, comme un scanner, pour le confirmer", poursuivait-il.

En d'autres termes, un patient qui fait une thrombose aura très probablement un taux de D-dimères élevé mais un patient présentant un taux de D-dimères élevé n'aura pas nécessairement une thrombose.

Car "l'augmentation des D-dimères n'est pas spécifique des thromboses", précisait le 19 juillet à l'AFP le Groupe de la Société Française d'Hématologie (GFHT). Les D-dimères "augmentent avec l’âge, chez les femmes enceintes et dans de nombreuses situations pathologiques comme les infections bactériennes ou virales même bénignes", note le GFHT.

C'est pourquoi le taux de D-dimères au-dessus duquel des examens complémentaires sont nécessaires est généralement plus élevé chez des patients âgés. Il faudrait ainsi connaître les seuils fixés par le Dr Hoffe ainsi que par le "collègue" allemand de Sucharit Bhakdi pour estimer qu'un taux de D-dimères observé chez un de ses patients est considéré comme significativement élevé.

Par ailleurs, même si un taux de D-dimères était élevé chez des patients vaccinés, cela ne serait pas forcément un signal inquiétant. "Lorsque vous vous faites vacciner, il y a souvent une inflammation : on a un peu de fièvre, des courbatures donc ça traduit une réaction de l'organisme qui est heureuse puisqu'elle prouve que le vaccin fonctionne", précisait Marie-Antoinette Sevestre-Pietri. "Or une réaction inflammatoire va entraîner un taux de D-dimères élevé mais ça ne signifie pas qu'il y aura une thrombose pour autant". "A ce jour, aucune donnée scientifique ne permet de prédire un effet délétère d’une augmentation isolée des D-dimères", attestait le GFHT.

"Dire qu'il y a un taux de D-dimères élevé dans une période où il y a un syndrome inflammatoire accompagnant la réaction immunitaire vaccinale ne veut rien dire, sauf si le Dr Hoffe montrait qu'il y a des D-dimères à des taux très élevés. Or là, il ne donne pas de chiffres", soulignait de son côté le professeur d'hématologie à l'hôpital George Pompidou David Smadja, interrogé par l'AFP le 20 juillet.

Concernant les maux de tête, nausées, vertiges, fatigue et autres effets secondaires du vaccin, qui seraient, selon le Dr Hoffe, de potentiels signes de "thrombose cérébrale au niveau capillaire", les spécialistes affirment là encore que rien ne permet d'appuyer cette thèse. Ces symptômes, "très banals", ne sont pas caractéristique de thromboses, réfute Marie-Antoinette Sevestre-Pietri, avant de souligner : "Si ces thromboses cérébrales ne sont pas visibles et qu'il n'y a pas de signe clinique très spécifique, comment le Dr Hoffe peut-il dire qu'elles existent dans le cerveau?"
Un manque de rigueur scientifique

De plus, soulèvent les spécialistes interrogés, les expériences comme celles menées par le Dr Hoffe ou le docteur allemand ne détaillent aucun protocole scientifique. Le médecin canadien explique simplement avoir "recruté des patients" de son cabinet, sans préciser combien, ni dans quelles conditions les tests ont été effectués pour obtenir "62% de résultats positifs de D-dimères élevés". Il qualifie lui-même ses résultats de "préliminaires". Sucharit Bhakdi fait part de son côté de "plus de 60%" parmi les résultats, sans préciser combien de patients ont été inclus dans les recherches, ni les conditions de celles-ci.

Les expériences relatées ne sont ainsi "pas une étude scientifique, et ne relèvent pas de l''evidence-based medicine' (la médecine basée sur des preuves). Aucun crédit ne peut donc être accordé à ces résultats", estime le GFHT.

"On ne sait pas comment l'échantillon de patients a été choisi : s'il a pris 6 patients de son cabinet qui ont plus de 75 ans, ils auront forcément un taux de D-dimères élevé... La méthode scientifique utilisée n'est pas décrite et les résultats ne sont pas publiés", confirme la présidente de la Société Française de Médecine Vasculaire.

A l'inverse, une étude italienne de juin 2021 relue par les pairs et portant sur le suivi de 30 patients ayant reçu une première, puis une seconde dose de Pfizer-BioNTech conclut qu'il n'y a pas d'augmentation du taux de D-dimères, ni aucun autre signe d’activation de la coagulation chez les personnes vaccinées.

Le premier des deux intervenants, le Dr Charles Hoffe est un médecin de famille dans le village de Lytton, en Colombie-Britannique, au Canada. Il a déjà reçu des mesures disciplinaires des autorités sanitaires de cette province canadienne après avoir établi sans apporter de preuves un lien entre le vaccin anti-Covid de Moderna et l'apparition de troubles neurologiques chez des patients vaccinés, rapporte le site Vision Time.

Le deuxième intervenant, Sucharit Bhakdi, est un microbiologiste retraité et ancien professeur de l'université Johannes Gutenberg de Mayence en Allemagne, dont plusieurs affirmations liées à la pandémie et à la vaccination ont déjà fait l'objet de vérifications par le média américain USA Today, le site de fact-checking italien Facta ou encore l'AFP (ici (https://factuel.afp.com/http%253A%252F%252Fdoc.afp.com%252F9FC7L4 ) ou là (https://factuel.afp.com/fertilite-allergie-surinfection-attention-ces-affirmations-trompeuses-sur-les-vaccins-arnm ).

Son ancien département de l'université Johannes Gutenberg avait annoncé en octobre 2020 "prendre ses distances avec les positions adoptées par M. Bhakdi" au sujet du Covid-19. En juillet 2021, la maison d'édition avec laquelle il avait publié un livre sur la pandémie intitulé "Corona unmasked", a elle aussi pris ses distances avec Sucharit Bhakdi, en réaction à des propos antisémites tenus par ce dernier.

Thromboses et vaccination anti-Covid

Dans la vidéo, les intervenants assurent que les risques de thromboses concernent les vaccins anti-Covid de manière générale. Pourtant, les rares cas de thromboses majoritairement observés chez des personnes jeunes ne portent que sur les vaccins d'AstraZeneca et Janssen, limités depuis mi-mars aux plus de 55 ans en France.

En avril, l'Agence européenne du médicament (EMA) a indiqué que les caillots sanguins devaient être répertoriés comme un effet secondaire "très rare" de ces deux vaccins à vecteur viral, mais ce n'est pas le cas pour les vaccins à ARN messager de Moderna et Pfizer/BioNTech. L'EMA a reconnu "un lien possible" entre les vaccins d'AstraZeneca et Janssen et "de très rares cas de caillots sanguins inhabituels associés à des plaquettes sanguines basses", tout en estimant dans les deux cas que les bénéfices l'emportent sur les risques. Pour le vaccin AstraZeneca, l'agence estimait en avril le risque de tels caillots à 1/100 000.

De plus, les hématologues interrogés par l'AFP tiennent à rappeler que le Covid-19 favorise les risques de thrombose veineuse cérébrale, une conséquence de la maladie souvent occultée. Une étude publiée en avril par l'université d'Oxford conclut même que le risque de développer un caillot de sang cérébral serait 10 fois plus élevé après avoir contracté la maladie qu'après une injection anti-Covid.

Sur plus de 7,7 millions de doses d'AstraZeneca injectées, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) recensait au 19 août, date de son dernier point de situation, 65 cas rapportés de thrombose atypique, dont 14 décès.

Concernant l'ensemble des quatre vaccins autorisés en France, elle note dans son dernier point de surveillance du 15 juillet que "depuis le début de la vaccination, 44.587 cas d’effets indésirables ont été analysés", la majorité étant "non graves", sur "plus de 83.586.000 injections réalisées".


https://factuel.afp.com/http%253A%252F%252Fdoc.afp.com%252F9LY3A7




Les anti-vaccinateux s'accrochent à n'importe quoi pour comntinuer de croire...

Modifié le dimanche 5 septembre 2021 à 15:55

frisounet
58 Québec
Abus Citer Posté le mercredi 8 septembre 2021 à 14:02
Non, les courriels d’Anthony Fauci ne révèlent pas un scandale


Anthony Fauci, le scientifique que les partisans du président Trump aimaient haïr, aurait supposément échangé des courriels l’an dernier qui constitueraient une admission de sa part que le virus avait été fabriqué dans un labo chinois, que l’hydroxychloroquine fonctionne et que, par son inaction, il serait personnellement responsable de millions de morts. En réalité, les courriels en question ne contiennent rien de tel, mais le Détecteur de rumeurs explique comment ces interprétations ont pu voir le jour.


L’origine des rumeurs

Anthony Fauci, qui est depuis 1984 à la tête d’une agence du gouvernement fédéral en charge de la lutte contre les maladies infectieuses, est devenu un des visages scientifiques les plus connus des États-Unis l’an dernier, lorsque la pandémie a commencé et qu’il s’est retrouvé à intervenir sur toutes les tribunes — y compris, en quelques occasions, aux côtés du président Trump.

Le 1er juin dernier, plus de 3000 courriels du Dr Anthony Fauci, datés de janvier à juin 2020, faisaient l’objet de reportages de BuzzFeed, du Washington Post et de CNN. Aucun de ces reportages n’était accusateur (« Les courriels d’Anthony Fauci révèlent la pression qui est tombée sur un seul homme » titrait par exemple BuzzFeed), ce qui n’a pas empêché, quelques heures plus tard, les mots-clics #FauciLeaks (du mot anglais leak, qui veut dire « fuite ») et #FauciGate (allusion au scandale du Watergate) d’être parmi les plus populaires sur Twitter (« trending »). Parallèlement, apparaissaient sur les médias sociaux toutes sortes de théories sur des complots dont ces courriels auraient supposément confirmé l’existence.



Les faits

Tout d’abord, il ne s’agit pas d’une « fuite », comme lorsqu’une source anonyme remet à un journaliste une série de documents secrets : ces documents ont été obtenus par ces médias en vertu de la loi américaine d’accès à l’information (Freedom of Information Act), qui permet, comme son équivalent au Canada, de réclamer des documents produits par un employé du gouvernement fédéral. Anthony Fauci étant le directeur d’une agence qui relève du gouvernement fédéral, le National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID), il est assujetti à cette loi.

Les 3000 courriels représentent donc sa correspondance autour du thème de la COVID, pendant les six premiers mois de la pandémie.

On peut lire ces courriels ici et y chercher en vain une déclaration incriminante de Fauci. Sur l’hydroxychloroquine par exemple, il répond le 25 mars 2020 au président du conseil scientifique français, Jean-François Delfraissy, qu’il n’a, lui non plus, aucune donnée clinique solide pour trancher, en dépit de la « forte pression » à laquelle il est soumis, Donald Trump ayant vanté ce « traitement » quelques jours plus tôt.

Sur le labo chinois, un des courriels qui a le plus attiré l’attention n’est pas de lui, mais de Kristian G. Andersen, spécialiste de l’évolution des virus au Scripps Research Institute. Réagissant le 31 janvier 2020 à un article de la revue Science sur l’évolution probablement naturelle du virus de la Covid, ce biologiste reconnait que cette question est difficile à trancher, mais que ses collègues et lui considèrent que certaines parties du génome « nous semblent inconsistantes avec ce qu’on attend de l’évolution. » Mais il ajoute qu’ils doivent poursuivre leurs analyses et que leur opinion pourrait bien changer. Fauci lui propose d’en discuter au téléphone.

Le résultat des recherches ultérieures d’Andersen parait six semaines plus tard, sous forme d’une lettre dans Nature Medicine, où les auteurs écartent l’hypothèse d’une manipulation en laboratoire. Andersen s’en est également expliqué cette semaine.

S’il est reproché à Fauci d’avoir « su » que le virus aurait été fabriqué ou manipulé en laboratoire — ce que ce courriel ne démontre pas, puisqu’il ne fait qu’émettre une hypothèse parmi beaucoup d’autres qui circulaient alors — il faut aussi savoir qu’une partie des allégations est alimentée par le fait qu’il existe un lien entre l’organisme au cœur de la recherche en santé aux États-Unis, le NIH, et le fameux laboratoire de Wuhan. Le NIH (un regroupement de 27 agences, dont le NIAID) finançait depuis 2014 un programme, géré par l’organisme américain à but non lucratif EcoHealth, qui consistait à prélever, un peu partout en Chine, des échantillons de sang, de salive et de crottes de chauves-souris, à la recherche de traces d’un éventuel nouveau coronavirus (en 2002-2003, le coronavirus responsable de l’épidémie de SRAS provenait de chauves-souris). Le partenaire-clef de ce projet était l’Institut de virologie de Wuhan, celui-là même qui est aujourd’hui accusé d'être le responsable de l’épidémie.

Alors qu’il devenait clair que le financement de ce programme était voué à être interrompu (la décision serait annoncée le 24 avril 2020), le président d’EcoHealth, Peter Daszak, défendait sa cause sur plusieurs tribunes. Or, on retrouve un courriel de Peter Daszak adressé à Fauci le 18 avril, où il remercie celui-ci pour avoir réitéré que les données scientifiques disponibles tendaient davantage vers une origine naturelle qu’artificielle du virus.

Au final, le seul courriel qui peut être vu comme contradictoire avec les déclarations actuelles de Fauci, est celui du 5 février 2020 où, en réponse à une question d’une citoyenne, il disait ne pas recommander l’utilisation d’un masque acheté en magasin (par opposition aux masques médicaux). Mais il ne s’est jamais caché d’avoir ensuite changé d’avis au cours de l’été.

Interrogé sur ce courriel sur CNN le 3 juin dernier, il a défendu le fait qu’en février 2020, il avait fait du mieux qu’il avait pu avec les connaissances limitées que tout le monde avait alors.



Les sources des rumeurs

S’il y a si peu de choses dans ces courriels, pourquoi alors ont-ils fait autant de bruit aux États-Unis et jusque dans les médias sociaux francophones? Il faut ici examiner la source de ces rumeurs.

Le Détecteur de rumeurs a en effet souvent rappelé l’importance de vérifier la source d’une information avant de partager cette information. Ici, la source des rumeurs n’est donc pas Fauci, mais ceux qui ont prétendu que ces courriels étaient incriminants. Or, on ne peut manquer de remarquer que ceux-ci sont systématiquement associés au parti républicain, voire à l’extrême-droite américaine. Par exemple, c’est le site Gateway Pundit — qualifié même par Wikipedia de « site de fausses informations d’extrême-droite » — qui a publié un texte accusant Fauci d’être responsable de « millions de morts ». C’est l’animateur polémiste Tucker Carlson, de Fox News, qui a réclamé une « enquête criminelle ». Et de nombreux « politiciens républicains soutenant Trump » ont, résume le magazine Vox, « pris avantage du moment » pour accuser Fauci, tout en lançant pour eux-mêmes une campagne de financement.

Pour la « chroniqueuse médias » du Washington Post, Margaret Sullivan, l’écosystème de la droite « a besoin d’un méchant », en ce moment où les sondages restent favorables à Joe Biden. « Et qui de mieux à cibler qu’une personne qui se tient debout pour la science et pour les faits? » « Cibler Fauci, ajoute le magazine Politico, érode la confiance dans les institutions scientifiques, les fait paraître partisanes — de la même façon que les universités sont vues de plus en plus comme partisanes, et les médias, et la fonction publique. »



https://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/detecteur-rumeurs/2021/06/16/non-courriels-anthony-fauci-ne-revelent-scandale

Modifié le mercredi 8 septembre 2021 à 14:03

frisounet
58 Québec
Abus Citer Posté le mercredi 8 septembre 2021 à 14:18
COVID: des Américains s’empoisonnent avec un médicament pour le bétail? Vrai


L’ivermectine est un des médicaments qui ont été étudiés dès le début de la pandémie pour combattre la COVID-19. Sauf qu’actuellement, c’est la formule destinée aux animaux qui connaît une popularité sans précédent aux États-Unis —avec une multiplication des appels aux centres antipoison. Le Détecteur de rumeurs tente d’expliquer pourquoi.


L’origine de la rumeur

L'ivermectine est un médicament utilisé pour traiter les parasites tels que la gale et la cécité des rivières (onchocercose) chez l’homme, de même que les parasites intestinaux chez les animaux. Il aurait en outre, comme l’hydroxychloroquine, un certain effet antiviral et anti-inflammatoire. Il était donc logique qu’au début de la pandémie, il ait fait partie des médicaments testés pour voir s’ils pouvaient aider à lutter contre le nouveau virus. Malgré des études précliniques encourageantes, les essais menés sur les humains n’ont pas été concluants.

La montée en popularité

Mais l'ivermectine a, entretemps, fait l'objet d'une intense promotion sur les réseaux sociaux. Par exemple, avec des pages Facebook portant des noms tels que Ivermectin is a proven treatment for Covid ou Ivermectin Vs Covid, créée dès janvier dernier. Un groupe de médecins regroupés sous le nom de Frontline COVID-19 Critical Care Alliance, a milité pour l’ivermectine. Des médias comme Fox News ou The Epoch Times ont mis l’accent sur des études préliminaires faisant état de résultat encourageants, bien que ces espoirs ne se soient pas matérialisés lors d’études subséquentes.

Les prescriptions d’ivermectine ont augmenté considérablement aux États-Unis en 2021, mais tout particulièrement cet été, passant à plus de 88 000 par semaine à la mi-août, contre une moyenne de 3600 par semaine avant la pandémie, selon les données des Centres de contrôle des maladies.

Si leur médecin refuse de leur en prescrire, beaucoup de gens se tournent vers l’ivermectine destinée aux animaux, à travers les magasins d’aliments pour bétail, médicaments qui ne nécessitent pas de prescription aux États-Unis. Plusieurs commerçants de diverses régions de ce pays ont vu leurs tablettes se vider ces dernières semaines. Le phénomène semble aussi atteindre l’Ouest canadien: Radio-Canada rapportait le 30 août que plusieurs magasins de l’Alberta faisaient face à un accroissement de la demande, pour un produit qui est généralement vendu à l’automne et au printemps. Au point où certains ont retiré le produit de leurs tablettes.

Des risques pour la santé

Or, la formulation animale peut être toxique pour les humains, prévient aux États-Unis la Food and Drug Administration (FDA). L’organisme en charge d’approuver les médicaments a même choisi de miser sur l’humour pour essayer de dissuader les Américains. « Vous n’êtes pas un cheval. Vous n’êtes pas une vache. Sérieusement, arrêtez », lit-on dans un tweet publié le 21 août.

Dans un article publié sur son site dès mars dernier, la FDA soulignait qu’il était normal que certains soient tentés de prendre des médicaments non conventionnels, non approuvés ou non autorisés. Mais les formules conçues pour les grands animaux sont particulièrement dangereuses pour les humains en raison de leur concentration élevée, prévue pour des animaux pas mal plus massifs qu’un humain. En avril, la FDA alertait officiellement quant au risque posé par des patients qui choisissaient de s’automédicamenter, sans prescription de leur médecin.

Or, cet été, des rapports de plusieurs régions des États-Unis ont fait état de personnes qui ont eu besoin d'un soutien médical et ont été hospitalisées. Le Département de la santé du Mississippi rapportait le 20 août qu’au moins 70 % des récents appels dans les centres antipoison de l’État relativement à l'ivermectine étaient liés à l’ingestion d’ivermectine pour les animaux.

À l’échelle des États-Unis, les appels aux centres antipoison ont été multipliés par trois en janvier et par cinq en juillet, par rapport aux chiffres pré;-pandémie, selon l’Association américaine des centres antipoison.

Le Québec ne semble pas encore touché, alors que le Centre antipoison du Québec n’avait enregistré, au début de septembre, que deux expositions accidentelles à l’ivermectine au cours de la dernière année.

Ingérer trop d'ivermectine peut provoquer des démangeaisons et de l'urticaire, mais aussi des nausées, des vomissements, des douleurs abdominales, de la diarrhée, une hypotension artérielle, des étourdissements, des problèmes d'équilibre, des convulsions et même la mort. Le médicament peut également augmenter les effets d'autres composés qui dépriment le système nerveux central, notamment les benzodiazépines et les barbituriques.

L’ivermectine contre la COVID-19

Tout cela se produit en dépit du fait que les études ont révélé dès 2020 que l'efficacité du médicament contre le coronavirus était mince et que la plupart des études comportaient des informations incomplètes ou des limites méthodologiques importantes. Par exemple, de petits échantillons et des mesures de résultats peu claires, déclaraient en février les Instituts nationaux de santé, aux États-Unis.

Même le fabricant du médicament, le géant pharmaceutique Merck, indiquait en février 2021 qu’il n’existait aucune donnée probante de l’efficacité clinique de l’ivermectine chez des patients atteints de la COVID-19. Mais d’autres recherches sont toujours en cours.

Enfin, il faut savoir que l’ivermectine est approuvée par la Food and Drug Administration et par Santé Canada pour traiter certains types de parasites et de maladies tropicales, mais pas pour traiter les virus. Santé Canada a même émis le 31 août un nouvel avis déconseillant son utilisation contre la COVID-19.

Verdict

À en juger par les ventes dans les commerces et par les appels aux centres antipoison locaux, il existe bel et bien un nombre croissant d’Américains —et peut-être de Canadiens— qui ingèrent ou s’injectent de l’ivermectine destinée au bétail et aux chevaux, dans l’espoir de combattre la COVID-19. Un médicament destiné au bétail est toujours à déconseiller pour les humains.



https://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/covid-19-depister-desinfo/2021/09/06/covid-americains-empoisonnent-medicament-pour-betail

Modifié le mercredi 8 septembre 2021 à 15:26

frisounet
58 Québec
Abus Citer Posté le mercredi 8 septembre 2021 à 15:32
COVID: des vaccins dangereux parce que testés trop vite? Faux


Parmi les arguments avancés par les résistants aux vaccins contre la COViD, il y a celui selon lequel nous serions « des cobayes », puisque « ces vaccins ont été testés en un temps record, alors qu'il faut normalement des années ». Le Détecteur de rumeurs a analysé cette affirmation.


À l’origine de l’inquiétude

L’argument est vrai sur un point: ces vaccins ont effectivement été testés en un temps record. On a coutume de dire qu’historiquement, un record de vitesse avait été établi lors de l'épidémie du Zika, en 2015, alors qu'il avait fallu sept mois pour développer un candidat vaccin acceptable pour passer à l’étape des tests cliniques. Mais le vaccin en question n’avait finalement pas été testé, puisque l’épidémie s’était résorbée d’elle-même.

Rappelons que les essais cliniques de phase 3 sont l’étape où l’on vérifie l’efficacité d’un vaccin. Ils sont souvent menés en administrant le vrai vaccin à un grand nombre de personnes et en administrant un faux vaccin (un placebo) à un aussi grand nombre de personnes. Après un certain temps, on compte ceux qui ont attrapé la maladie dans les deux groupes. Si la différence est suffisamment importante, on considère le vaccin comme efficace. Et combien de temps attend-on? Le temps qu’il faut pour obtenir cette différence « suffisamment importante » entre les deux groupes.



Le facteur temps: deux choses à savoir

Si l’on fait abstraction des délais administratifs et autres retards indépendants de l’activité de recherche, cette période de temps dépend d’au moins deux variables : le nombre de volontaires et la vitesse avec laquelle la maladie se propage entre les individus.

Avant 2020, le Prevnar, un vaccin développé dans les années 1990 par la compagnie Wyeth (rachetée par Pfizer depuis) pour combattre les infections à pneumocoque, détenait le record du nombre de volontaires testés lors d’un essai clinique de phase trois : 18 927 nourrissons avaient reçu le vaccin et 18 941 avaient reçu un placebo. En 2020, Pfizer a battu ce record avec son vaccin anti-COVID, le BNT162b2 : elle a recruté 21 720 adultes qui ont reçu le vaccin et 21 728 qui ont reçu un placebo.

Or, du côté de Prevnar, il avait tout de même fallu trois ans pour recruter et vacciner tous ces bébés (octobre 1995 à novembre 1998). Du côté de Pfizer, comme on l’a vu en 2020, il n’a fallu que quelques mois. Mais ce n’est pas parce qu’on avait été moins prudent du côté du Pfizer: c’est plutôt à cause de la très forte médiatisation de la pandémie et de l’impact important qu’avaient les confinements. Ces deux facteurs ont contribué à ce que le recrutement se fasse à la vitesse de l’éclair; les volontaires se sont littéralement bousculés. On a donc pu commencer les premières injections rapidement.

Restait à attendre qu’un nombre suffisant de personnes attrapent la maladie. Dans le cas du Prevnar, il a fallu attendre un an et quatre mois (jusqu’en mars 2000) pour que suffisamment d’enfants dans le groupe placebo contractent des infections à pneumocoque pour qu’on puisse avoir une comparaison significative. Il faut savoir que les infections à pneumocoque ne sont pas si fréquentes dans la réalité - environ 3 cas par 1000 enfants par année. Résultat: 55 enfants ont été malades dans le groupe placebo, contre seulement 3 chez les vaccinés, pour une efficacité de 94,5% (voir les résultats officiels).

En comparaison, l’automne dernier, comme la pandémie faisait rage, il n’a fallu que trois mois et une semaine pour atteindre un nombre de malades suffisant dans le groupe placebo des tests de Pfizer, afin d’avoir des résultats statistiquement significatifs (il faut dire que les essais étaient fortement concentrés en Floride, au Texas et en Californie, des États américains parmi les plus touchés par la COVID). Après ce délai, ce sont 8 cas de COVID-19 qui s’étaient déclarés chez les vaccinés, contre 162 cas chez les non-vaccinés. Une efficacité de 95% (voir les résultats officiels).

L’idée que les vaccins d’avant la COVID aient été testés pendant de longues périodes de temps est donc une illusion: cela dépend plutôt de facteurs propres au moment et aux circonstances entourant la maladie. Et il ne faut pas sous-estimer le nombre de volontaires: dans le cas des vaccins contre la COVID-19, on n’a jamais testé de vaccins sur autant de volontaires. Des vaccins utilisés depuis longtemps avaient à l’origine été testés sur beaucoup moins de gens. Par exemple, l’un des vaccins contre la polio a été testé sur 924 personnes, et l’un de ceux contre la diphtérie et le tétanos a été testé sur seulement 314 volontaires...



Et les effets secondaires?

Il est vrai que les essais de phase 3 ne permettent pas de détecter les effets secondaires sur le long terme, ni les effets très rares qui surviennent une fois sur 50 000 ou moins souvent encore. Ce n’est que lorsqu’on entreprend des vaccinations massives et à grande échelle qu’on peut détecter ces effets secondaires rares.

Le vaccin développé par la compagnie AstraZeneca et l’Université d’Oxford en est un bon exemple: les fameuses thromboses n’avaient pas été détectées lors des essais cliniques mais semblent bel et bien devoir être incluses dans la liste des effets secondaires rares de ce vaccin. En Ontario, il a été retiré du marché alors que les dernières statistiques faisaient état de probabilités d’une thrombose dans un cas sur 60 000 (mais il faut se rappeler que les risques de thromboses sont plus élevés lors d’une grossesse ou lors de la prise d’anovulants).

Quant à la crainte des effets secondaires à long terme, deux siècles de science vaccinale ont démontré qu’ils sont très rares. La grande majorité des effets s’estompent dans les 48 heures suivant la vaccination, et presque toujours après une semaine. Exception notable: le cas très particulier du PANDEMRIX utilisé contre l’épidémie de grippe H1N1 en 2010. Il avait provoqué des narcolepsies (troubles du sommeil) environ 3 mois après l’injection. D’abord détectée en Finlande, l’association entre le vaccin et ce problème a ensuite été constatée dans d’autres pays européens. Chez les jeunes Finlandais de 4 à 19 ans, cette réaction est survenue chez un vacciné sur 12 000, alors que les narcolepsies sont normalement neuf fois moins fréquentes chez les enfants.



arce-testes-vite-faux" target="_blank">https://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/detecteur-rumeurs/2021/06/14/covid-vaccins-dangereux-parce-testes-vite-faux
frisounet
58 Québec
Abus Citer Posté le vendredi 10 septembre 2021 à 14:18
Vérification faite: non, les vaccins anti-COVID ne contiennent pas de toxine

Jean-François Cliche
Le Soleil

L’AFFIRMATION
: «J’ai entendu parler de Byram Bridle et de sa déclaration voulant que les vaccins a ARN-messager [ndlr : ceux de Pfizer et de Moderna, les principaux utilisés au Québec] créent des protéines «spikes» dans le corps qui sont toxiques et qui causent des problèmes cardiaques. Parallèlement à ça, on voit des articles qui parlent de problèmes cardiaques chez ceux qui avaient pris le vaccin de Pfizer en Israël. Alors est-ce vrai?» demande Vincent Ouellette Destroismaisons, de Ripon.

Bon nombre de lecteurs m’ont envoyé des questions sur ces deux sujets, ou encore sur le thème très relié du nombre de décès chez les jeunes hommes en Israël, que l’on dit anormalement élevé. Alors voyons ce qui en est.

LES FAITS

Il n’est pas particulièrement clair qu’il y a plus de décès que d’habitude chez les jeunes hommes en Israël, si l’on se fie aux données gouvernementales sur le nombre de décès hebdomadaires. Il y a bien eu une très forte surmortalité chez les 20-29 ans pendant la semaine du 26 avril au 2 mai — 30 décès alors que le pays n’en compte pratiquement jamais plus de 12 par semaine dans cette tranche d’âge —, mais cela s’explique par une course-panique qui est survenue le 29 avril lors d’une fête religieuse, tuant 45 personnes, dont 18 hommes dans la vingtaine, selon le quotidien israélien Haarezt.

Comme le montrent les graphiques qui suivent, la mortalité ne semble pas anormale non plus chez les hommes de 30-39 ans ni chez les 10-19 ans.

Cela dit, cependant, «pas de surmortalité» ne signifie pas que les histoires de problèmes cardiaques sont sans fondement. Israël a bel et bien rapporté un nombre très élevé de «myocardites» (soit une inflammation du muscle cardiaque) chez les jeunes hommes, entre 5 et 25 fois plus que ce qu’on devrait normalement observer. La santé publique américaine a elle aussi noté une tendance semblable à la fin de mai.

Il faut toutefois bien noter que ce n’est pas forcément grave. Selon le cardiologue anglais Sam Mohiddin, qui a commenté récemment sur cette histoire, les myocardites sont assez communes chez les jeunes hommes, étant causées généralement par des infections naturelles. Les cas rapportés en Israël et aux États-Unis étaient pour la plupart bénins, comme cela arrive souvent. Les deux pays continuent d’ailleurs de recommander la vaccination pour ce groupe démographique, estimant que les avantages l’emportent toujours nettement sur les inconvénients.

La preuve d’un lien avec le vaccin anti-COVID — et plus particulièrement celui de Pfizer, qui est de loin le principal qui a été administré en Israël — n’a pas encore été faite non plus. Mais il faut tout de même admettre que, sans être un motif raisonnable d’inquiétude pour l’instant, ces histoires de myocardites chez les jeunes hommes ne sont pas dénuées de fondement non plus. Ce sera à suivre.

Ce qui m’amène au cas du Dr Byram Bridle. Dr Bridle est un authentique chercheur en virologie à l’Université de Guelph — en médecine vétérinaire, mais quand même — qui a tenu des propos très alarmistes sur les ondes d’une radio canadienne, propos qui ont été repris par un récidiviste notoire de la fake news, le site web FranceSoir. Essentiellement, Dr Bridle a déclaré que la «protéine spike» (ou «spicule») de la COVID, celle dont le virus se sert pour s’accrocher à nos cellules, est toxique pour l’humain. Or comme les vaccins autorisés jusqu’à maintenant au Canada consistent tous à faire produire temporairement cette protéine virale par nos cellules afin que notre système immunitaire puisse la reconnaître, le chercheur estime que «nous avons fait une erreur». Et c’est d’autant plus grave que les vaccins ne restent pas au site d’injection (l’épaule) comme on s’y attendait, mais que ces spicules semblent entrer dans la circulation sanguine et se répandre partout dans le corps où (toujours selon Dr Bridle) elles s’accrocheraient ensuite à certains récepteurs de nos cellules, provoquant ainsi des caillots et de l’inflammation.

Selon lui, cela expliquerait pratiquement tous les effets secondaires graves qui ont été rapportés jusqu’à présent à cause des vaccins. Sauf qu’il y a au moins trois (très) gros problèmes avec cette idée-là.

1) Comme le précisait en mai le chercheur en cardiologie moléculaire de l’Université de Guelph Glen Pyle, la protéine virale que nos cellules produisent après le vaccin n’est pas exactement comme celle du virus. Elle a été modifiée justement pour ne pas s’accrocher à nos cellules, si bien que le mécanisme proposé par Dr Bridle n’est tout simplement pas possible.

2) Dr Bridle cite deux études pour montrer que le vaccin «sort» du site d’injection : un rapport japonais et une étude de Harvard. Mais le problème, c’est que contrairement à ce que FranceSoir et d’autres sources du genre affirment, le rapport japonais portait sur des rats et non sur des humains, et qu’il n’a jamais mesuré les quantités de la protéine de spicule, mais plutôt un indicateur indirect, ce qui rend ses résultats moins fiables. Quant à l’étude de Harvard, qui portait sur l’analyse sanguine de 13 travailleurs de la santé ayant reçu le vaccin de Moderna, l’interprétation qu’en fait Dr Bridle dépasse très, très largement celle de ses auteurs. L’article n’a en fait trouvé (et son auteur principal, le chercheur David Walt, me l’a confirmé lors d’un échange de courriels) que dans l’ensemble, le vaccin fonctionne comme prévu, mais qu’il semble bel et bien y avoir d’infimes quantités de la protéine virale qui se retrouve dans la circulation sanguine, ce qui est relativement étonnant puisqu'on s’attendait effectivement à ce qu’il reste entièrement au site d’injection. Mais il n’est pas clair du tout que cela a quelque effet que ce soit. Et à elles seules, ces données-là ne constituent pas un motif d’inquiétude pour l’instant parce que les concentrations détectées dans le sang étaient absolument infinitésimales.

3) Enfin, si les protéines de spicule que nos cellules fabriquent après le vaccin étaient vraiment des toxines dangereuses, on devrait voir des effets nocifs très fréquemment après les injections. Or les «manifestations cliniques inhabituelles» graves sont très rares : moins de 6 par 100 000 doses au Québec. Et les principaux «problèmes» associés aux vaccins qui sont ressortis jusqu’à présent (en présumant qu’ils soient bien causés par les vaccins, ce qui n’a pas encore été prouvé) sont une forme très rare de «thrombose profonde» au cerveau survenant au rythme d’environ 4 par million et des cas de myocardites que le CDC décrit comme «rares» également.

VERDICT

En grande partie faux. Les inquiétudes au sujet des myocardites ne sortent pas de nulle part, il est possible que ce soit un effet secondaire (rare et assez bénin, mais quand même) des vaccins anti-COVID. Mais les histoires de surmortalité en Israël et de vaccins qui feraient produire des toxines à nos cellules ne sont pas soutenues par les faits.


https://www.lesoleil.com/actualite/verification-faite/verification-faite-non-les-vaccins-anti-covid-ne-contiennent-pas-de-toxine-9bc4bcffd8ca5a4394ff2d353f4dcd33

Modifié le vendredi 10 septembre 2021 à 14:19

frisounet
58 Québec
Abus Citer Posté le vendredi 10 décembre 2021 à 14:43
Non, les vaccins et les écouvillons n’infectent pas les gens avec du graphène


Vaccins infectieux, injection de graphène par écouvillon, tests PCR invalides et plus : une vidéo mettant en vedette la chercheuse suisse Astrid Stuckelberger qui contient toutes sortes de fausses informations liées à la pandémie a cumulé plus d’un demi-million de visionnements depuis sa mise en ligne à la mi-août.
Astrid Stuckeberger regarde la caméra lors d'un appel Zoom. Le mot "FAUX" est superposé sur l'image.

Nicholas De Rosa
le 6 septembre 2021

La récente intervention d’Astrid Stuckelberger à la webtélé alternative française LaUneTV n’est pas passée inaperçue. Un extrait de huit minutes dans lequel elle multiplie les fausses déclarations au sujet des vaccins et des tests COVID-19 – plusieurs d’entre elles ayant déjà été réfutées dans la dernière année – a été vue plus de 580 000 fois en plus d’avoir été partagée à plus de 28 000 reprises. Nombreux sont les lecteurs ayant signalé cette vidéo aux Décrypteurs.

Spécialiste de la santé publique, de la gériatrie et du vieillissement, Astrid Stuckelberger est parfois qualifiée à tort de médecin dans les médias. Selon une enquête de Heidi.news (Nouvelle fenêtre), bien qu’elle se présente sur son site web (Nouvelle fenêtre) comme étant chercheuse et professeure à l’Université de Genève, Mme Stuckelberger n’y travaille plus depuis l’été 2016 en raison d’une "procédure en cours", dont les détails demeurent confidentiels. Elle est présentement chargée de cours à l’Université de Lausanne, où elle donne un cours de soins à la personne âgée. Elle a également participé à des projets en santé publique, ou les a dirigés, de l’ONU, de l’OMS et de la Commission européenne.

Dans la dernière année, la Dre Stuckelberger s’est surtout fait connaître pour ses positions covido-sceptiques, sa tendance à propager de la désinformation (Nouvelle fenêtre) au sujet de la pandémie ainsi que sa participation au documentaire complotiste Hold-Up. Elle est également une invitée récurrente dans les diffusions en ligne de la Fondation pour la défense des droits et libertés du peuple, un groupe québécois qui conteste les mesures sanitaires et qui qualifie la gouvernance actuelle de la province de "dictature".


Les vaccins ne contiennent pas de graphène

Le propos principal de Mme Stuckelberger dans la vidéo est que les vaccins contre la COVID-19 rendent les gens vaccinés malades et contagieux (on y reviendra plus tard, mais c’est faux). Son propos repose sur la théorie que les vaccins contiennent du graphène, et qu’un médecin belge non identifié lui a rapporté "un cas de graphène dans le sang d’une femme qui vit avec une personne vaccinée".

Cette femme non vaccinée aurait ressenti des symptômes s’apparentant à ceux de la COVID-19, et la personne vaccinée qui lui aurait transmis la maladie a été infectée par son vaccin au graphène, selon les dires de Mme Stuckelberger. "J’ai une autre théorie : c’est que le graphène se transmet à d’autres ", dit-elle dans la vidéo.
Une main tient une seringue.

Cette histoire n’a pu être validée par les Décrypteurs, et nous n'avons pas été en mesure de trouver des anecdotes semblables sur le web. Nous avons contacté Mme Stuckelberger pour avoir plus de détails et connaître l’identité du médecin belge, sans obtenir de réponse.

Toutefois, cette idée que les vaccins contre la COVID-19 contiennent du graphène a été démentie par de nombreux (Nouvelle fenêtre)médias (Nouvelle fenêtre)de vérification (Nouvelle fenêtre) ayant scruté les listes d’ingrédients des principaux vaccins disponibles sur le marché. Notons que ces vaccins font l’objet de tests, d’analyses et de vérifications de différentes agences de santé partout dans le monde, dont Santé Canada.


La théorie des écouvillons vaccinateurs au graphène

Mme Stuckelberger théorise ensuite que les tiges servant aux tests de dépistage de la COVID-19 pourraient également être utilisées pour injecter du graphène.

"Le PCR est un vaccin", dit-elle. "Chez les animaux, on utilise des tiges pour vacciner les animaux, demandez aux vétérinaires."

"Pourquoi on fait tellement de PCR? Hypothèse A : c’est vraiment que le PCR est un vaccinateur aussi. Comme le graphène est au bout des PCR, on utilise les PCR pour remettre une dose. L’hypothèse B, c’est que le vrai vaccin, c’est peut-être le graphène", poursuit-elle.

Il faut d’abord noter que la tige en soi n’est pas un PCR : ce dernier est plutôt le type de test qui se fait en laboratoire pour analyser l’échantillon prélevé par la tige, qui n’est qu’un dispositif de prélèvement.
Une main ouvre le couvercle d'un appareil muni d'un écran.

Le Dr Eric Troncy, directeur du Groupe de recherche en pharmacologie animale du Québec à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, confirme par ailleurs que les tiges ne sont pas utilisées pour vacciner des animaux.

"Les vétérinaires ne vaccinent pas avec des tiges mais avec des aiguilles, si et seulement si le vaccin est administré par injection hypodermique", confirme-t-il par courriel, ajoutant qu’il existe plusieurs autres modes d’administration vaccinale pour les animaux, notamment par voie orale ou par nébulisation intranasale.

Cela dit, il serait hypothétiquement possible de se servir de ces tiges pour injecter une substance dans un humain, explique le Dr Simon Lévesque, spécialiste clinique en biologie médicale au CIUSSS de l’Estrie. Mais le Dr Lévesque assure que les tiges qui sont utilisées pour des prélèvements sont stériles.

"J’ai vérifié, et pour les tiges qu’on utilise dans notre laboratoire – mais aussi dans l’ensemble des laboratoires du Québec et du Canada – les composantes sont soit du polyester, du nylon, de la rayonne ou même du coton", assure-t-il.

« Ce n’est que ça, la composante : un bout de fibre de tissu sur une tige de plastique. Tout ça est stérile et on l’insère dans le nasopharynx du patient pour ensuite faire l’analyse PCR de l’échantillon dans le laboratoire. »
— Une citation de Dr Simon Lévesque, spécialiste clinique en biologie médicale au CIUSSS de l’Estrie

Mme Stuckelberger ne fournit d’ailleurs aucune preuve pour appuyer ce qu’elle avance au sujet du graphène sur les tiges, mais mentionne "des rapports de la Slovaquie qui [...] ont montré que dans le PCR, il y a du lithium et de l’hydrogel, comme par hasard".

Vérification faite : le seul "rapport" slovaque que nous avons pu trouver à ce sujet est en fait un document sans auteur, lié à aucune institution connue (Nouvelle fenêtre), qui s’est mis à circuler sur le réseau social russe Vkontakte (VK) il y a quelques mois. Il avance que l’hydrogel et le lithium qui se trouvent supposément sur les tiges servent à transformer "les gens en biorobots contrôlables". En d’autres mots, ce rapport n’a aucune valeur scientifique, comme l’expliquait le média de vérification Vox Ukraine à la fin mai (Nouvelle fenêtre).


Les vaccins ne rendent pas les gens malades ou contagieux

Dans la vidéo, Mme Stuckelberger soutient que les vaccins contre la COVID-19 infectent les gens qui les reçoivent, et que ces gens transmettent ensuite le virus aux autres. Elle se justifie en soutenant qu’il s’agit d’un phénomène connu avec les vaccins contre la poliomyélite (polio) et le virus de la dengue.

Il existe deux types de vaccins contre la polio, et l’un des deux est administré sous forme de gouttelettes par voie orale. Puisque celui-ci est un vaccin à virus vivant atténué, il peut en effet rendre les gens infectieux et contagieux. Les symptômes ressentis ne sont presque jamais très graves puisqu’il s’agit d’un virus atténué, mais dans de rares cas (1 sur 2,4 millions, selon l’OMS (Nouvelle fenêtre)), les gens peuvent contracter la poliomyélite paralytique associée au vaccin (PPAV) – c’est-à;-dire être paralysés. Notons que la proportion de cas de paralysie chez les personnes qui contractent la polio sauvage est 12 000 fois plus élevée, c’est-à;-dire de 1 sur 200, selon l’OMS (Nouvelle fenêtre).

C’est surtout dans les populations avec une mauvaise couverture vaccinale que la PPAV est un problème majeur, explique le professeur au Département des sciences biologiques de l'UQAM et spécialiste en virologie, Benoit Barbeau. "C’est un virus extrêmement transmissible et c’est pour cette raison qu’il faut justement insister et s’assurer que la population entière est protégée du virus", dit-il.

Le problème dans le raisonnement de Mme Stuckelberger est que les vaccins à ARN messager présentement sur le marché (Pfizer et Moderna) ne contiennent pas de virus atténué ou même inactif, rendant une infection par le vaccin impossible, explique Benoit Barbeau. "Le seul équivalent possible, c’est l’AstraZeneca ou le COVISHIELD, où l’on utilise un adénovirus infectieux, mais il est non réplicatif", cela voulant dire qu’il a été génétiquement modifié pour ne pas se reproduire et ne pas causer de maladie, ajoute-t-il. C’est là aussi une fausse information qui a été démentie à plusieurs (Nouvelle fenêtre) reprises (Nouvelle fenêtre).

Pour ce qui est de la dengue, la situation est plus compliquée et n’a rien à voir avec les vaccins contre la COVID-19. Il existe quatre sous-types différents du virus avec une immunité spécifique à chaque sous-type. Cela veut dire qu’on peut être infecté par un sous-type, développer une immunité à celui-ci, mais toujours être infecté par les autres sous-types (Nouvelle fenêtre).

De plus, une seconde infection peut avoir des symptômes bien plus graves que la première (Nouvelle fenêtre), un phénomène connu sous l’acronyme ADE (antibody-dependant enhancement en anglais, ou facilitation de l'infection par des anticorps en français).

C’est entre autres pour ces raisons qu’une campagne de vaccination contre la dengue a été suspendue aux Philippines en 2017, alors qu’une dizaine d’enfants ayant reçu le vaccin sont décédés.

« Il y a eu des concours qui ont été lancés, avec du financement, pour s’assurer que le virus COVID-19 n’avait pas un virus ADE. En ce moment, de ce qu’on peut voir, il n’y a pas eu de résultat convaincant qui suggère qu’il y a une possibilité qu’il y ait un phénomène d’ADE qui ressemble au virus de la dengue. »
— Une citation de Benoit Barbeau, professeur au Département des sciences biologiques de l'UQAM et spécialiste en virologie

"Les sous-types du virus de la dengue sont suffisamment différents les uns des autres pour que ce phénomène existe. En ce moment, les variants COVID, ce sont quelques mutations ici et là : ce n'est pas comparable. Je ne peux pas vous dire absolument que ça ne va pas arriver, mais en ce moment, il n’y a pas de grands indices que ça va arriver", assure Benoit Barbeau.


D’autres fausses affirmations

La chercheuse dit notamment que l’OMS a admis que les tests PCR ne sont pas efficaces (c’est faux, Le Soleil explique pourquoi ici (Nouvelle fenêtre)). Elle dit la même chose au sujet des CDC, ce qui est également faux (l’article des Décrypteurs à ce sujet peut être lu ici).

Mme Stuckelberger soutient également que la COVID-19 n’a jamais été isolée, ce qui prouverait qu’elle "n’existe pas en termes scientifiques". C’est faux, et les Décrypteurs l’ont démenti en octobre dernier.

Finalement, elle insiste sur le fait que la campagne de vaccination actuelle est "une recherche expérimentale" et "un essai thérapeutique", en se disant "pas antivax, mais aujourd’hui, oui". Cet argument revient souvent chez les militants antivaccin, et Benoit Barbeau croit qu’il est important de nuancer ce type de propos.

"Il y a eu des études précliniques et cliniques, des dizaines de milliers d'individus ont été testés, on a fait un suivi serré qui continue, et en ce moment sur le terrain on est à des millions de doses données. Je pense qu'à un moment donné, avec les données qui sortent et un rendement assez élevé, on doit arriver à la conclusion qu'au moins pour l’efficacité et le niveau de sécurité, les données sont extrêmement probantes", dit le virologue.

"On entend aussi souvent parler des fameux effets à moyen ou à long terme. On n’a aucun vaccin ou presque qu’on a utilisé dernièrement pour lequel on peut se vanter d’avoir fait des analyses à moyen ou long terme. Je veux dire, on n’attendra pas 20 ou 25 ans pour s’assurer qu’un vaccin est sécuritaire. Les probabilités que quelque chose arrive sont extrêmement faibles parce que les effets secondaires sont habituellement à court terme", ajoute-t-il.

Rappelons que le vaccin de Pfizer a été pleinement autorisé aux États-Unis le 23 août, alors qu’il bénéficiait depuis décembre d'une autorisation d'urgence.


https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1821611/astrid-stuckelberger-c-est-une-bombe-pcr-vaccin-graphene-toxique




Bref, elle se dit scientifique mais elle ne dit pas grand chose de scientifique; ces informations sont fausses et démontrer comme fausses par quantité de faits qui débunkent tout ce qu'elle dit!

Une charlatan qui endoctrinent quantité de croyants aux théories libertariennes et tout ce qui peut mettre à mal de près ou de loin cette "vision"...

À proscrire...