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Combattons la désinformation!

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frisounet
58 Québec
Abus Citer Posté le lundi 12 juillet 2021 à 15:56
En général, l'ego a une horreur de se remettre en question, et ça, même si ce dernier sait pertinemment qu'il a tort de s'entêter!

Ce n'est pas logique du tout!
frisounet
58 Québec
Abus Citer Posté le lundi 12 juillet 2021 à 16:13
Citation de "balade_nocturne"Le meilleur moyen de convaincre est d'informer.
En ce sens, le billet est TRÈS intéressant et les articles postés encore plus. Merci !
Par contre, les insultes et les mots désobligeants n'encouragent pas à la lecture.
Si on se contentait d'informer sans insulter ou se moquer de ceux qui pensent autrement, on augmenterait sans doute les chances de les voir lire ces articles et de peut-être en voir certains augmenter leur compréhension du phénomène de désinformation.
Reconnaissons quand même qu'il est facile de tomber dans ces pièges si nombreux, sans pour autant être un "tata". Notre entourage y est également pour beaucoup.



Je n'en suis pas si certain; ces gens ne cherchent pas à être informer mais à trouver ce qui renforce ce qu'ils croient, les faits n'ont que très peu d'importance pour eux parce que ce n'est pas le réel qu'ils veulent mais maintenir leur état de croyant!

C'est pour cela que même des faits que personne ne peut contester tellement ils ont été vérifiés et contre vérifier, on les trouvera quand même à contredire ce que l'on ne peut pas contredire!
jakob77
55 Montréal
Abus Citer Posté le lundi 12 juillet 2021 à 16:30
1 décès au Québec au cours des 3 derniers jours.

frisounet
58 Québec
Abus Citer Posté le lundi 12 juillet 2021 à 16:37
Citation de "jakob77"1 décès au Québec au cours des 3 derniers jours.





Et?

Un peu de patience et vous pourrez vous lâcher lousse tout nu dans les rues bientôt :-)
frisounet
58 Québec
Abus Citer Posté le lundi 12 juillet 2021 à 16:47
Non, AstraZeneca n’a pas annoncé que son vaccin contre la COVID-19 est inefficace

C'est plutôt son traitement par anticorps, toujours en étude clinique de phase 3, qui a fait l'objet d'une annonce.
Capture d'écran d'une publication Facebook qui comprend une capture d'écran d'un article intitulé "AstraZeneca annonce que son traitement contre la COVID-19 est inefficace". Let mot "attention" est superposé sur l'image.

Des publications trompeuses sur les réseaux sociaux laissent entendre qu'AstraZeneca a annoncé que son vaccin contre la COVID-19 est inefficace.

Nicholas De Rosa (accéder à la page de l'auteur)
le 16 juin 2021

Le groupe pharmaceutique AstraZeneca a annoncé mardi que l’essai clinique de son traitement par anticorps pour prévenir les cas symptomatiques de COVID-19 après exposition au virus ne s'est pas avéré concluant. Des publications trompeuses sur les réseaux sociaux ont ensuite laissé entendre que la nouvelle concernait son vaccin contre la COVID-19, ce qui est faux.

C’est notamment le cas du "policier du peuple", l’une des têtes d’affiche des mouvements contre les mesures sanitaires et anti-vaccins.

Ce dernier a partagé sur deux de ses pages Facebook une capture d’écran d’un article intitulé "AstraZeneca annonce que son traitement contre la COVID-19 est inefficace", accompagnée du message : "j'aurais tellement aimé ça faire une thrombose pour rien". Cela fait référence aux rares cas de thrombose survenus au Québec, soit environ un sur 50 000 vaccins AstraZeneca administrés en première dose, selon les données du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) (Nouvelle fenêtre) du Québec.

Ensemble, les deux publications ont accumulé près de 800 partages contenant souvent de fausses associations entre le traitement par anticorps et le vaccin anti-COVID.

Rappelons que le vaccin AstraZeneca est efficace à environ 60 % pour prévenir la maladie et à 90 % pour prévenir les hospitalisations après la première dose. Son efficacité pour prévenir la maladie grimpe à 80 % après la deuxième dose, selon le MSSS (Nouvelle fenêtre).
Une seringue et un flacon du vaccin AstraZeneca contre la COVID-19.

Le vaccin Astrazeneca n’est plus donné en première dose au Québec.


Traitement inefficace, mais pas sans espoir

Le traitement ayant fait l’objet de l’annonce de mardi porte le nom de code AZD7442. Il s’agit d’une combinaison de deux anticorps qui est présentement en étude clinique de phase 3, la dernière étape à franchir avant une mise en marché.

"L’essai n’a pas atteint le but principal de prévenir les cas de COVID-19 symptomatiques après exposition [au virus]", peut-on lire dans un communiqué (Nouvelle fenêtre) publié sur le site d’AstraZeneca.

L’essai était mené auprès de 1121 personnes non vaccinées âgées de plus de 18 ans qui avaient été exposées à une personne contaminée par la COVID-19 au cours des huit jours précédents. Le traitement a réduit le risque de développer un cas symptomatique de 33 %, un taux qui n’est pas statistiquement significatif, selon AstraZeneca.

Les résultats étaient toutefois plus encourageants pour les personnes non vaccinées qui n’étaient pas préalablement exposées au virus. Des essais pour évaluer l’efficacité du traitement dans ce contexte, ainsi que chez les personnes touchées par des formes sévères de COVID-19, sont toujours en cours.

"Bien que les efforts de vaccination contre la COVID-19 aient été couronnés de succès, il y a toujours un besoin important pour des options de prévention et de traitement pour certaines populations, y compris celles qui ne peuvent pas être vaccinées ou celles qui peuvent avoir une réponse inadéquate à la vaccination", explique par voie de communiqué le Dr Myron J. Levin, MD, professeur de pédiatrie et de médecine à l'University of Colorado School of Medicine et chercheur principal de l’essai.

Les participants négatifs à la COVID-19 avaient 92 % moins de chances de développer une maladie symptomatique sept jours après avoir reçu l'AZD7442.




https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1802083/astrazeneca-traitement-covid-19-efficacite-vaccin-essai-clinique
frisounet
58 Québec
Abus Citer Posté le lundi 12 juillet 2021 à 16:51
Citation de "ungeduld"
Même quand tu leur mets le nez directement dedans, ils vont faire ceux qui ne sentent rien.

Je me souviens de cette anti-vaccins qui prétendait qu'un rapport de l'OMS concluait que ce n'était pas le vaccin contre la variole qui avait éradiqué l'épidémie en Afrique. Évidemment, elle ne mettait pas de lien vers ce rapport, mais vers une copie d'écran du rapport...

J'ai retrouvé le rapport complet, je lui ai mis sous le nez le reste du texte, cité évidemment hors contexte et, surtout, les conclusions du rapport, qui ne disait pas pantoute ce qu'elle lui faisait dire.

C'était pourtant écrit noir sur blanc, et sa propre source en plus. Je l'ai vu quelques heures plus tard revenir avec exactement la même source et la même allégation, même si je lui avais démontré qu'elle racontait n'importe quoi.

Ça devient enrageant. Parfois, ils vont carrément jusqu'à mentir comme des arracheurs de dents, même quand tu leur a mis la preuve sous le nez qu'ils se trompaient. Comme celui qui prétendait que le Pr Raoult n'a jamais dit que ce virus ne tuerait pas plus de gens que les accidents de trottinettes. Malgré la vidéo où on l'entend bel et bien dire ça, il affirmait carrément qu'il ne l'entendait pas. Je lui ai mis le minutage précis, il a continué de nier.

Quand tu vas aussi loin dans le déni et le mensonge, c'est que tu t'en sacres comme de l'an quarante des faits et de la vérité.



Tout à fait!

Ces gens ont pourtant accès à la même information que tout le monde mais ils ne la jugent pas du tout de la même façon, car elles vont toutes passées sous le prisme de leur croyance, leur top priorité, et non des faits!
jakob77
55 Montréal
Abus Citer Posté le lundi 12 juillet 2021 à 17:02

Tellement vrai.
balade_nocturne
57 Longueuil
Abus Citer Posté le lundi 12 juillet 2021 à 17:20
Désolée, mais je persiste et signe : ce n'est pas en insultant qu'on ouvre la porte à la réflexion, bien au contraire.
Oui, il y a des anti-tout qui sont dotés d'un ego démesuré qui les empêchent d'admettre qu'ils ont tort, même les preuves en main. Mais ceux-là, de toute façon, ne l'admettront jamais.
Par contre, il y a de nombreuses personnes qui s'interrogent encore et les insulter ne les aideront certainement pas.
Personnellement, je suis doublement vaccinée, fâchée par tout le réseau de désinformations existant, mais certainement pas prête à insulter ceux qui ne pensent pas comme moi.
Par contre, ceux de cette catégorie qui poussent à la désinformation, eux, mettent d'autres personnes en danger et, de toute façon, n'arriveront pas plus à convaincre personne par les insultes.

Alors je préfère risquer d'avoir tort en me vaccinant plutôt que de risquer d'avoir tort en mettant des personnes en danger.

balade_nocturne
57 Longueuil
Abus Citer Posté le lundi 12 juillet 2021 à 17:38
Citation de "gi1les"Il y a beaucoup de sujets pour lesquels je suis prêt à discuter,
mais aucun pour lequel je suis prêt à négliger la focalisation et
la bienveillance pour dévaloriser la personne ou l'opinion.


Le principe est noble mais j'espère pour toi qu'il est modulable en fonction du sujet. Quant on traite de généralité, je te rejoins assez. Mais quand on parle de certains crimes, maltraitances ou autres, je pense qu'il est important de perdre ce principe pour dénoncer certains comportements. Par exemple, je n'éprouve aucune bienveillance pour les pédophiles et encore moins pour ceux qui souhaitent la légaliser. Il y a des actes et des opinions qui ne méritent aucune bienveillance. Et je pense que c'est le cas, toute nuance gardée, vis-à-vis des désinformateurs volontaires (volontaires signifiant qu'ils savent pertinemment qu'ils mettent en danger d'autres personnes). Je ne me sens pas aussi intraitable vis-à-vis de ceux qui désinforment par méconnaissance.
frisounet
58 Québec
Abus Citer Posté le lundi 12 juillet 2021 à 17:49
Citation de "balade_nocturne"Citation de "gi1les"Il y a beaucoup de sujets pour lesquels je suis prêt à discuter,
mais aucun pour lequel je suis prêt à négliger la focalisation et
la bienveillance pour dévaloriser la personne ou l'opinion.


Le principe est noble mais j'espère pour toi qu'il est modulable en fonction du sujet. Quant on traite de généralité, je te rejoins assez. Mais quand on parle de certains crimes, maltraitances ou autres, je pense qu'il est important de perdre ce principe pour dénoncer certains comportements. Par exemple, je n'éprouve aucune bienveillance pour les pédophiles et encore moins pour ceux qui souhaitent la légaliser. Il y a des actes et des opinions qui ne méritent aucune bienveillance. Et je pense que c'est le cas, toute nuance gardée, vis-à-vis des désinformateurs volontaires (volontaires signifiant qu'ils savent pertinemment qu'ils mettent en danger d'autres personnes). Je ne me sens pas aussi intraitable vis-à-vis de ceux qui désinforment par méconnaissance.




Très bien dit :-)#cc
frisounet
58 Québec
Abus Citer Posté le lundi 12 juillet 2021 à 17:51
Citation de "gi1les"Il y a beaucoup de sujets pour lesquels je suis prêt à discuter,
mais aucun pour lequel je suis prêt à négliger la focalisation et
la bienveillance pour dévaloriser la personne ou l'opinion.




Se prononcer sur un sujet n'écarte en rien la bienveillance, mais rester neutre, c'est faire fi de tous ceux qui abusent et qui cherchent à nuire volontairement aux autres!

Des fois, la neutralité n'a plus aucune raison d'être; donc vous pouvez laisser tomber votre façade, elle n'a pas à être tout le temps!
frisounet
58 Québec
Abus Citer Posté le mardi 13 juillet 2021 à 13:11
Décidément Tolba, tes articles sont des vraies mines d'or que ça vaut le coup de les reproduire en entier; voici le premier sur le complotisme: Une révolte ratée:



Le complotisme : une révolte ratée
May 26, 2021 2.53pm EDT
Thierry Ripoll


Déclaration de divulgation

Thierry Ripoll ne travaille pas, ne consulte pas, ne détient pas d'actions ou ne reçoit de financement d'aucune entreprise ou organisation qui bénéficierait de cet article, et n'a divulgué aucune affiliation pertinente au-delà de sa nomination universitaire.


Le 23 avril dernier, Thomas Pesquet quittait la Terre pour rejoindre la Station spatiale internationale (ISS). Sur les réseaux sociaux, ce départ ne fait pas l’unanimité. Comme lors de son précédent voyage, en 2017, certains internautes « platistes » doutent de sa véracité. Parmi les conceptions complotistes les plus étonnantes, le platisme figure en bonne place. Rappelons quelques chiffres. En France, 9 % de la population est platiste.

Aux USA, c’est le cas de 16 % de la population et 34 % parmi les 18-24 ans. Il s’agit probablement d’une des théories complotistes les plus étonnantes bien que probablement l’une des moins dangereuses politiquement. Elle fut néanmoins mortelle pour un de ses partisans, Mike Hughes, qui s’est écrasé dans la fusée qu’il avait construite afin d’être en mesure de voir la terre d’en « haut » et ainsi de déjouer le complot organisé par la NASA pour nous persuader de sa rotondité.

Si beaucoup d’autres théories complotistes semblent un peu moins absurdes, elles n’en résultent pas moins des mêmes processus cognitifs. Leur prolifération fut si importante ces 10 dernières années qu’elles constituent désormais une menace pour les démocraties, menace savamment exploitée par les partis extrêmes, notamment ceux d’extrême droite.
L’influence du contexte environnemental dans la croyance au complotisme

Les chercheurs en psychologie et en neurosciences ont remarquablement identifié les processus neurocognitifs qui conduisent au complotisme.

On peut aisément, expérimentalement et ponctuellement, renforcer ou réduire le niveau de croyance complotiste d’un individu. Dans des expériences réalisées en 2014, où on évaluait différents types de croyances (religieuses et complotistes notamment), on faisait précéder l’évaluation du niveau de croyance par la lecture de mots plus ou moins visibles en fonction de leur couleur, de leur fond et de la typographie utilisée. Lorsque les mots étaient peu visibles, cela tendait à réduire le niveau de croyance complotiste comme le niveau de conviction religieuse. L’explication d’un tel phénomène est que le fait d’avoir à fournir un effort dans la lecture des mots conduit les sujets à activer un mode de traitement de l’information qui constitue un obstacle à la crédulité.

Ainsi, bien que les caractéristiques cognitives intrinsèques d’un individu puissent le prédisposer au complotisme, le contexte environnemental peut avoir une incidence majeure. Comment des causes externes (le contexte sociopolitique par exemple) constituent-elles un facteur déterminant dans la prolifération de théories du complot ?
Comment se développe le complotisme dans le cerveau

Les chercheurs ont mis en évidence que le stress, le sentiment de perte de contrôle et de perte de sens constituaient le carburant de base des croyances infondées et donc du complotisme.

De multiples expériences ont montré qu’il suffisait d’induire expérimentalement de tels états mentaux pour accroître la force des processus qui conduisent à l’élaboration de ces croyances. Par exemple, le simple fait d’évoquer mentalement un épisode de sa vie où on a eu un sentiment de perte de contrôle (se remémorer un accident de voiture, la survenue d’une maladie grave, la perte d’un emploi ou une séparation imposée) suffit à accorder plus de crédit à des propositions qui ne sont soutenues ni théoriquement ni empiriquement. Lorsqu’on présente des nuages de points disposés aléatoirement sur un écran, les individus ayant réactivé de tels souvenirs seront davantage enclins à percevoir des formes signifiantes (des visages par exemple) en l’absence de telles formes.

Les états mentaux induits par le sentiment de perte de contrôle ou de perte de sens conduisent en réalité à percevoir des significations, des relations causales et du sens y compris lorsqu’il n’y en a pas : c’est très exactement le cas des théories complotistes à l’instar de la plupart des croyances infondées.
Le stress favorise la croyance au complotisme.

Concernant l’activité cérébrale, il existe une structure (le cortex cingulaire antérieur) qui s’active lorsque l’on est confronté à une situation générant un sentiment général d’incohérence, de non-sens et du stress. Cette structure est comme une sonnette d’alarme qui informe l’individu que quelque chose ne va pas. Une manière de surmonter cet état psychique douloureux est précisément de rétablir une cohérence, fût-elle factice, au travers de croyances dont la fonction première est de rendre intelligible un monde qui ne l’est pas.

Ainsi, le simple fait d’évoquer Dieu pour un croyant, ou une croyance complotiste pour un complotiste, suffit à réduire l’activité du cortex cingulaire antérieur.

Or notre société présente toutes les propriétés requises pour accroître le stress, le sentiment de perte de contrôle et la perte de sens. Les enquêtes d’opinion le révèlent clairement : le sentiment de précarité, d’insécurité, la perte de sens liée à l’effondrement des grandes idéologies, le sentiment croissant d’une société inégalitaire et injuste, l’anxiété vis-à-vis de l’avenir, la défiance vis-à-vis d’un pouvoir politique impuissant contribuent à générer l’état mental propice à l’apparition de croyances complotistes.

Au niveau individuel, cela est très clair. Ce sont les individus qui se perçoivent le plus comme des victimes de la société, en termes de reconnaissance professionnelle ou en termes d’emploi par exemple, qui développent le plus de croyances complotistes. Ces dernières permettent alors d’identifier le responsable fantasmé de leurs difficultés et, ce faisant, d’atténuer une partie du malaise ressenti.
Des théories du complot favorisées par la défiance envers la circulation verticale de l’information

L’autre élément sociétal déterminant est celui de la dérégulation du marché de l’information associé à une défiance grandissante vis-à-vis de l’information issue des représentants réels ou fantasmés du pouvoir.

Dans « Fabriquer un consentement », Herman et Chomsky ont montré qu’il était impossible pour un citoyen lambda, disposant de ressources cognitives nécessairement limitées et d’un temps non extensible, de parvenir à porter un jugement éclairé sur les informations circulant sur Internet ou diffusées par les médias. De fait, nous connaissons et nous croyons principalement par procuration.

Si comme moi, vous pensez que la Terre est ronde, ça n’est peut-être ni parce que vous en avez visuellement fait l’expérience, ni parce que vous comprenez réellement les principes physiques qui font qu’il ne peut en être autrement. Vous croyez que la Terre est ronde parce que vous faites confiance aux scientifiques qui le disent. Il en va de même de la plupart des informations auxquelles nous accordons du crédit. Dès lors que cette confiance est altérée, plus rien n’est susceptible de convaincre le complotiste puisqu’il considère qu’on lui ment.

Or, notre société est frappée d’une grave crise de confiance ou, plus précisément, d’un déplacement de la confiance pour de nombreuses raisons qui tiennent au sentiment croissant que le pouvoir et ses multiples instances ne mettent pas tout en œuvre pour servir le bien public et soutenir les citoyens les plus en difficulté. Ainsi, les instances jadis porteuses d’un discours « autorisé » font l’objet d’une défiance croissante qu’il s’agisse des journalistes, des politiques, des intellectuels, et même aujourd’hui des scientifiques.

La confiance dans la transmission verticale de l’information, celle faisant intervenir des autorités morales reconnues, s’est effritée, au profit d’une confiance dans la transmission horizontale de l’information, celle faisant intervenir les citoyens lambda dont on ne peut suspecter, a priori, qu’ils sont partie prenante du système et du pouvoir.

Un tel phénomène conduit à substituer la logique du témoignage à la logique de la preuve et de la démonstration. Non seulement le savoir et la connaissance vont céder leur place à la croyance et à l’opinion, mais le caractère relatif et contestable de toute connaissance devient comme une marque suprême de la pensée alternative, contestatrice, ouverte et démocratique : celle qui échappe au « système » comme concept fourre-tout représentant le pouvoir en place.

Ainsi, il se pourrait bien que le système économique et politique des sociétés libérales constitue un environnement propice au développement de théories complotistes si chères au populisme et à l’extrême droite. En ce sens, le complotisme est une révolte ratée capable de faire vaciller les démocraties sans jamais atteindre ce qui dans nos sociétés est à l’origine des souffrances d’une part croissante de la population.



https://theconversation.com/le-complotisme-une-revolte-ratee-161007
frisounet
58 Québec
Abus Citer Posté le mardi 13 juillet 2021 à 13:17
Citation de "tolba"Et, puisque nous en avons tous, un p'tit guide sur les biais cognitifs, sous forme de catégorie, de liste.

C'est quoi un biais cognitif?

Un biais cognitif est une forme de pensée qui dévie de la pensée logique ou rationnelle et qui a tendance à être systématiquement utilisée dans certaines situations.



https://www.shortcogs.com/




Wowwwww quelle trouvaille!

Merci beaucoup Tolba :-)

Un site complet et explicatif sur les biais cognitifs et leurs pièges!




Voici les principaux biais cognitifs:



Biais de confirmation

Chambre à écho

Biais d’automatisation

Biais de justification de l’effort

Biais du statu quo

Prophétie auto-réalisatrice

Biais rétrospectif

Illusion de transparence

Modifié le mardi 13 juillet 2021 à 16:12

gagarine
70 Trois-Rivières
Abus Citer Posté le mercredi 14 juillet 2021 à 09:08
Je tiens à ajouter au propos de Tolba et Frisounet deux choses:

1- on ne peut s'attendre à avoir des résultats différents quand on fait toujours de la même chose. Ainsi donc il ne sert strictement à rien de tenter par les mêmes mots de mettre de la logique où pour eux, il n'y en a pas.

2- les membres du Club des négationnistes qui résistent aux mesures de la santé publique sont comme les membres d'une secte. Lorsque ses membres se soustraient à leur secte; ils doivent suivre un long processus de déprogrammation et ce, effectué par des experts car ils ont été conditionnés à penser comme leur gourou. Ils ont perdu leur libre arbitre.
frisounet
58 Québec
Abus Citer Posté le mercredi 14 juillet 2021 à 10:21
Citation de "gi1les"Le biais de combat. Penser que l'ennemis est à l'extérieur.


Le biais de l'illusion, penser que la réalité est la même pour tous quand on reste dans l'abstrait et l'illusoire non démontré par du concret...


Votre neutralité devient de plus en plus illusoire, il deviendra de plus en plus difficile de maintenir votre façade!